Peindre, photographier les corps jaillissant de la femme en tous ses états pour faire durer le désir, c’est ce qu’André Mertz réalise. Il fait durer et fixe ce qui sans cela n’aurait d’existence immédiate. Ses héroïnes érotiques ne cessent de tendre les pièges fomentés par le créateur. Il les saisit souvent dans l’élan ou le secret. A une langue du corps répond celle de l’artiste. Son approche infuse dans les corps une matière et un mouvement. Une double corporalité surgit. Elle conjugue l’élan du sexe et celui de l’art. Les corps s’exaltent dans la prolongation de cette étreinte. Compénétration organique et mentale. Sa perception, sa sensation.
Si le sexe demeure dans la pénombre, André Mertz laisse au reste du corps le soin de le montrer. Ce faisant il n’ignore pas les regards des hommes puisque lui-même en est un. Chaque femme deviens luciole, lumière de la nuit. Le voyeur rêve d’un geste secret, d’une nuit étoilée. A bien y réfléchir ce qui le touche c’est l’obscur noyau de la féminité et le manuel de félicité qu’elle propose dans les transpositions de l’artiste.
Dans l’œuvre d’André MERTZ le sommeil y est interdit mais pas le rêve. Des formes nous échappent. On se dit qu’on n’a pas le corps qu’on mérite, on s’étonne de ces femmes qu’on croit témoin de nos existences. Flottantes, fragmentées, les femmes agglutinent nos virtualités désirantes. L’artiste soulève leurs voiles. Elles deviennent les amorces d’une quête de beauté, d’un rêve de sensualité.
Voici ce qu’écrit Jean-Paul Gavard-Perret à propos du travail d’André Mertz. Que ce soit pour le nu ou la nature, l’outil numérique a rendu au photographe la liberté du peintre, juste retour des choses, puisque la photographie avait donné aux peintres la liberté de s’échapper du réel. André Mertz utilise pleinement cet outil numérique.
Photographe professionnel depuis 40 ans, sa rencontre avec Lucien Clergue en 2005 fut le point de bascule qui l’amena à son travail artistique.
“You don’t make a photograph just with a camera. You bring to the act of photography all the pictures you have seen, the books you have read, the music you have heard, the people you have loved.” – Ansel Adams